On le sent tous venir: la luminosité et la température chutent, l’air devient plus frais, et nous veillons à ce que nos enfants soient bien couvert. L’ hiver s’annonce, entraînant avec lui son lot redouté de rhumes, grippes et infections saisonnières.
“Tu vas attraper froid”: mythe ou réalité?
Oui et non… En réalité, ce n’est pas l’exposition au froid en tant que tel qui est à craindre.
Ces dernières années, plusieurs recherches ont mis en lumière les bienfaits de l’exposition au froid pour l’organisme. Vous avez peut-être déjà vu des photos de Wim Hof, pionnier dans le domaine, qui médite tranquillement en caleçon (et pied nu) sur une banquise.
Dans plusieurs pays nordiques, la pratique de la “sieste nordique” est courante. Les enfants y font régulièrement la sieste à l’extérieur, été comme hiver, bien emmitouflés. Cette pratique a démontré des effets bénéfiques sur le système immunitaire, la régénération pendant le sommeil et la gestion du stress. En réalité, une exposition raisonnable au froid n’est pas responsable des maladies. Pour une personne en bonne santé, elle peut même avoir un effet tonifiant et revitalisant.
Mais alors, pourquoi est-ce qu’on tombe plus souvent malade en hiver?
Le froid n’est pas coupable, ce sont plutôt les virus et bactéries présents dans l’environnement. Par contre, ces microorganismes ne sont pas juste présents en hiver, et d’ailleurs, pour la plupart, le froid n’est pas favorable à leur développement.
Des récentes recherches ont démontré ce que l’on supposait déjà: le lien entre le froid et la hausse des infections respiratoires est la santé des muqueuses.
Les muqueuses: essentielles et oubliées
Les muqueuses sont un type de tissus qui tapissent plusieurs organes et cavités tels que le tube digestif (incluant la bouche et la gorge), le système respiratoire (cavité nasale, sinus, bronches), les yeux et les parties génitales. Vous remarquerez qu’on retrouve des muqueuses dans toutes les “portes d’entrées”, c’est-a-dire, à travers toutes les voies de l’organisme qui sont en contact avec l’extérieur. Nos muqueuses ont le rôle primordial de nous protéger de tous les intrants qui peuvent potentiellement venir perturber notre santé. Que ce soit via l’air, l’eau ou la nourriture, nous sommes constamment exposés à une foule de microorganismes et molécules qui peuvent entraîner le développement de maladies si elles traversent cette barrière et entrent en circulation.
Les muqueuses agissent comme un filtre entre l’extérieur et notre organisme. Elles abritent une multitude de cellules immunitaires et sécrètent le mucus, un liquide visqueux qui piège et enveloppe les pathogènes, les expulsant par le biais d’éternuements et de toux.
Les gestes du quotidien comptent
Voici quelques astuces simples pour protéger vos muqueuses et celles de vos enfants et prévenir les infections hivernales.
Hydratation optimale: le principal composant du mucus est l’eau. Il faut que le mucus ait une texture visqueuse mais fluide pour pouvoir remplir ses fonctions. S’il est trop épais, il est difficile à expectorer et les microorganismes risquent de stagner au niveau de ORL (gorge, oreilles, nez, sinus) provoquant ou empirant une infection.
Humidité ambiante: afin de protéger la muqueuse on évite de l’assécher depuis l’extérieur. Si au Québec, l’air hivernal est très sec et on n’y peu pas grand-chose (même si se couvrir jusqu’au nez et pas seulement au niveau de la gorge peut aider pour maintenir l’humidité), on peut améliorer l’air à l’intérieur de nos maisons en utilisant un humidificateur.
Aération quotidienne des lieux de vie: le manque d’aération en hiver est aussi un facteur important dans les infections d’hiver. Moins on aère, plus les virus stagnent dans l’air, plus on est exposés. Une ou deux minutes suffisent pour changer l’air d’une pièce. On peut le faire en se levant, ça tonifie et ça aide à se réveiller; ou en se couchant, ça va aider le sommeil.
Limiter les irritants: la fumée (tabac, bougies, encens) les sent-bon, les fragrances et parfums, et certains produits nettoyants peuvent irriter les voies respiratoires et affaiblir les muqueuses.
Le rôle de l’alimentation
Ce que nous mangeons joue un rôle crucial dans le maintien de l’immunité et l’intégrité des muqueuses. Notre corps a besoin de vitamines et de minéraux pour renforcer ses défenses, mais certains aliments peuvent également l’affaiblir.
Aliments mucogènes: Consommés en grande quantité, ces aliments peuvent provoquer une production excessive de mucus. Cela inclut le blé, l’avoine, les produits laitiers, la banane et les arachides. À surveiller particulièrement chez les enfants sujets aux nez qui coulent ou aux toux persistantes.
N’oublions pas non plus que les sucres raffinés et industriels affaiblissent l’immunité. Qui à déjà remarqué une hausse des absences pour maladies quelques jours après Halloween ou après les fêtes?
Aliments mucolytiques: ces aliments nous aident à augmenter et fluidifier les sécrétions: ail, oignon, poivre noir, thym, gingembre, raifort, ananas, papaye.
Un supplément de vitamine D devrait aussi être considéré pour tous au Québec, et ce de septembre à mai! Cette vitamine est essentielle tant pour l’immunité que pour l’intégrité des muqueuses.
Au delà du corps physique
Tout ce que l’on vient de nommer est essentiel mais n’oublions pas qu’un humain ne se résume pas à son corps physique et ses processus organiques. En médecine traditionnelle chinoise, le poumon est l’organe lié à la tristesse et le chagrin. Quand certaines maladies respiratoires surviennent après un événement stressant ou imprévu, il est intéressant de garder cette vision en tête. En plus d’une séance en acupuncture, le thym est une plante merveilleuse pour apporter de la chaleur, du réconfort et adresser les affections pulmonaires liées à la tristesse chez les enfants (petits et grands).
Bonne santé!
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