Le prix à payer pour être femme/mère

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novembre 6, 2014

Le prix à payer pour être femme, femme/mère et femme/mère au travail

Je suis une féministe dans le sens où je suis contente que les femmes soient devenues maîtresses de leurs destinéaccouchementes. De nos jours, on peut choisir le nombre de ses grossesses, on peut être autonome financièrement, on peut être chef d’entreprise, on peut faire de hautes études, on peut voyager, etc.
Par contre, les mouvements de « libération » de la femme nous ont proposé qu’un modèle : le modèle masculin, et ce, en dénigrant celui qu’avaient eu les femmes avant elles. Pourtant, le combat qu’elles ont livré n’était-il pas un combat pour le choix ? Le choix en toute chose : études, maternité et tous les métiers. Pourquoi alors, socialement, aussi bien pour les hommes que pour les femmes elles-mêmes, la voie désignée pour une vie de femme accomplie est-elle maintenant  : la réussite professionnelle ? Est-ce ce seul concept typiquement masculin qui identifie ce qu’est la femme de l’an 2000 ? Est-ce que la femme croit qu’elle s’est libérée en adoptant le système masculin ?
À mon avis, elle risque d’y perdre gros. Non seulement elle doit « se battre comme un homme », refouler son émotivité, tenir en laisse son flot hormonal, mais elle risque de passer à côté d’une expérience de vie tellement enrichissante, transformante, transcendante : celui de tenir dans ses bras un petit être et de l’accompagner à la découverte de son environnement, de sa vie, de se revoir dans ses yeux et de vouloir lui donner encore mieux que ce qu’on nous a donné, et ce, pour un court laps de temps et ça passe si vite, croyez-moi !
Ce n’est effectivement pas un langage très féministe à tenir. C’est vrai, afin qu’il y ait des changements sociaux, il faut des révolutions, mais ces révolutions ont aussi tendance à passer d’un extrême à l’autre. Peut-on maintenant essayer de remettre les pendules à l’heure et reprendre possession de notre identité profonde sans dénigrer le travail accompli et celui qui reste à faire pour qu’enfin on reconnaisse ce dont nous sommes capables : êtres totalement entières, totalement créatives et remplies de compétences diverses, des êtres merveilleux, des FEMMES, des MÈRES, des MÈRES AU TRAVAIL.
Quel plaisir retire-t-on à être FEMME ? Quelle valorisation retirons-nous à être mère ? Quel tiraillement vivons-nous à être mère au travail à placer nos enfants en garderie, à cesser l’allaitement pour le retour au travail, à… ? Pratiquement tout ce qu’est le principe féminin est difficile à vivre ! Comment, quand, pourquoi en est-on arrivé à oublier qui nous sommes, notre magnificence : nous sommes des êtres dont la destinée est la continuité de la race humaine et personne ne peut le faire à notre place.
N’y a-t-il pas un temps pour chaque chose ?
J’ai regardé les nouveaux modèles de femmes véhiculés dans notre société, j’ai pensé à cette sexualité féminine qui ressemble maintenant à la sexualité masculine, j’ai pensé à la contraception (qui perturbe les hormones), à l’avortement qui laisse des traces, quoi qu’on en dise, au désir professionnel qui passe avant le désir naturel d’enfant, aux désirs de consommation qui limite le nombre d’enfants dans les familles, à la puberté et aux relations sexuelles, qui arrivent de plus en plus tôt, au culte du corps qui entraîne la panique de vieillir, à la peur de porter des enfants, d’accoucher, d’allaiter, à ses seins qu’on définie presque exclusivement à l’attrait sexuel, à cette ménopause, « débalancée », qu’on redoute.
La vie de femme au foyer avec leurs enfants, ça ne se résume pas qu’à retourner au fourneau. De nos jours, on peut tout faire, même à la maison : planifier nos grossesses, planifier le retour au travail, retourner aux études, démarrer des entreprises et en plus, nous pouvons arroser notre jardin, nous entraider entre femmes et profiter pleinement de cette vie abondante. C’est un parcours de choix être femme/mère. La maternité n’en est qu’une étape. Une courte étape, croyez-moi, dans une vie qui ira au-delà de 80 ans pour plusieurs d’entre nous.
Femmes d’aujourd’hui, qui êtes-vous ?

Ne vous laissez pas influencer par ceux et celles qui ne croient plus en ces gestes sacrés et indispensables de la maternité. Que deviendrez-vous plus vieille lorsque vous aurez perdu votre beauté et votre jeunesse, que vous serez devant une ménopause de plus en plus douloureuse (médicalement assistée) et qu’au point de vue professionnel on vous rejettera, car vous n’aurez plus « l’image de l’entreprise » ? Où trouverez-vous votre plénitude ? Dans les voyages que vous aurez faits, dans les biens matériels que vous aurez accumulés, dans les exploits physiques que vous aurez accomplis, dans… ?
Les femmes ont tellement travaillé pour obtenir d’être libérées du carcan : devoir de la mère au foyer qu’elles ne veulent pas revenir en arrière, je le comprends. Quant à moi, il ne s’agit pas de revenir en arrière, il ne faut pas « jeter le bébé avec l’eau du bain », cette maxime-là s’accorde bien ici. Il faut redécouvrir le plaisir de la maternité et reprendre contact avec notre biologie profonde, croyez-moi, c’est même une question de la survie de l’humanité et de la protection du sentiment d’amour humain.
C’est extraordinaire de pouvoir faire des choix : mère au travail, mère à la maison. On doit pouvoir se réaliser comme femme ainsi que combler les besoins de nos enfants. Malheureusement, c’est ici que le bât blesse, n’est-ce pas ? La relation mère-enfant est une des plus fortes qui soit, elle est faite de passion et défie toute raison, ce qui en fait le fil conducteur de nos vies, mais c’est aussi la raison de nos tiraillements, de notre sentiment de culpabilité. D’autant plus que c’est à nous, les femmes, qu’il revient de nous positionner et à assumer nos propres choix face à ces nouvelles libertés que nous exploitons.
J’ai envie de vous dire que je n’ai pas de solutions pour vous, car chacun possède sa propre histoire. -Reconsidérez les motifs qui freinent vos comportements biologiques et faites confiance à votre capacité féminine. Ce que je sais, c’est que la maternité est une étape très courte. Ne vous laissez pas imposer une voie plutôt qu’une autre : soyez intègre avec vous-mêmes. Alors, si vous prenez ce chemin, si cela est votre choix : prenez le temps d’en profiter. La voie désignée pour une vie de femme accomplie c’est aussi d’écouter sa voix biologique. Le reste, on peut aussi le faire… à d’autres moments dans la vie.
Vive la FEMME !

Avant goût du livre qui sera publié cet hiver de l’auteur Diane Bolduc-Boutin
« …et Dieu…créa la femme… » MAIS…