Du mythe à la maternite!

Prendre rendez-vous
juin 4, 2014

Vous comprendrez que le terme «maternite» n’existe pas réellement, mais qu’il fait davantage référence à une maternité qui n’est pas aussi rose qu’imaginée. Plusieurs mamans vivent de la culpabilité parce qu’elles pensent qu’elles sont les seules à vivre ces difficultés reliées à la maternité. Elles s’isolent, se remettent en question alors qu’elles vivent des étapes qui sont normales dans le processus de l’adaptation avec un nouveau-né. Combien de fois, avez-vous entendu : « je ne sais pas comment ma grand-mère a fait avec huit enfants et ma mère avec quatre. J’en ai juste un et je suis débordée!»?

accouchement

Souvent ce qu’on a oublié de dire, parce que la génération de vos grand-mères était secrète, c’est qu’elles demeuraient au lit pendant trois semaines et que c’était leurs sœurs, belles-sœurs ou voisines qui venaient les aider pour s’occuper de la maison et des autres enfants. Quant à vos mères, elles demeuraient une semaine à l’hôpital, leurs bébés étaient à la pouponnière afin qu’elles puissent dormir tranquilles et les infirmières donnaient des biberons. De nos jours, en général, vous demeurez 48 heures à l’hôpital, vous vous réveillez aux trois heures pour allaiter et bien souvent une fois à la maison, votre visite vient voir le bébé, mais peu de monde s’offre pour le ménage ou les repas. Il est donc normal d’avoir besoin de beaucoup de repos durant les premières semaines. Votre priorité étant le bébé, il est normal de mettre le reste un peu de côté.
Plusieurs mamans vivent aussi de la culpabilité parce que leur lien d’attachement n’était pas au rendez-vous le jour de l’accouchement, et ce, même quelques semaines après. Lorsque l’accouchement a été difficile et même parfois traumatisant, il n’est pas rare que les problèmes d’allaitement s’ajoutent. Et comme l’allaitement est très fréquent, les mamans ont l’impression d’avoir peu de temps de qualité avec leur bébé, ce qui fait que leur lien d’attachement peut prendre plus de temps à se développer. Parfois, les mamans me disent : « j’ai l’impression de ne pas le connaître, que je suis censée tout savoir de lui alors qu’il vient tout juste d’arriver dans ma vie. » Certaines me diront tout bas qu’elles se sont demandé si elles avaient fait le bon choix de vouloir un bébé. Et elles se justifient tout de suite en disant qu’elles aiment leurs bébés, mais qu’elles trouvent ça plus difficile que ce qu’elles pensaient.
Pour certaines, elles devront se donner plus de temps, intégrer dans leur routine des moments de qualité avec leur bébé, comme suivre un cours de massage où pendant une heure, la seule chose qu’elles font est de masser leur bébé. Si ce sentiment persiste trop longtemps ou que d’autres symptômes s’ajoutent comme la perte d’intérêt pour le bébé, des crises de larmes incontrôlables ou de l’insomnie, il est important de consulter un professionnel, car il se peut que ce soit une dépression post-partum. Il est normal de vivre les « baby blues », en général, ça dure quelques jours ou quelques semaines, au-delà de ça, il est préférable de consulter. Il existe aussi des cliniques en pédopsychiatrie qui offrent des services pour travailler le lien d’attachement.
Un bébé naissant, ça dort tout le temps! Eh bien non, il existe des bébés qu’on appelle hypersensibles, qui pleurent beaucoup, et qui dorment peu. Ce sont des bébés qui ont des besoins plus grands que d’autres, ils demandent de la patience et de l’endurance. Bien que les mamans doivent s’ajuster aux besoins de leur bébé, les mamans d’un bébé hypersensible souffrent d’un manque de compréhension puisque trop souvent on croit que c’est une attitude fautive des parents qui crée le comportement du bébé. Certains parents ont trouvé un soulagement à l’hypersensibilité de leur bébé en ayant recours à l’homéopathie, à l’ostéopathie ou à l’acupuncture. Il est important que ces mamans sachent qu’elles ne sont pas seules et que ça passera.
Finalement, si vous vous reconnaissez, peut-être, vous direz vous, mais pourquoi personne ne parle de ces choses, pourquoi personne ne m’a informée sur ces sujets, dans les cours prénataux, mes amies, etc. Et bien, durant la grossesse, nous ne sommes pas prédisposées à entendre ces informations, nous sommes sur un nuage de bonheur, fébriles de ce nouveau projet, que nous chérissons tant. Il y a peu de place pour entendre le négatif et ça fait partie du processus. Maintenant, le défi est de s’accorder de la douceur, d’accepter que nous avons vécu une épreuve, que nous avons mis un genou par terre afin de mieux nous relever et que la culpabilité nous nuit plus qu’autre chose. Les énergies qui sont dépensées dans la culpabilité doivent être réinvesties dans la relation avec notre bébé.
Nadia Deslauriers, travailleuse sociale
La Source en soi