Un soutien, une référence; l'accompagnante 
à la naissance

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novembre 18, 2014

Un soutien, une référence; l’accompagnante 
à la naissance
Autrefois, la question ne se posait même pas, les femmes de génération en génération s’entraidaient entre elles pour accoucher. Mères, sœurs, tantes, amies et voisines venaient supporter et aider les femmes qui allaient donner naissance. Elles étaient présentes tout au long du travail, de accouchementl’accouchement en-soi et même pour le post-partum. La plupart du temps, les nouvelles mères bénéficiaient de suffisamment de soutien pour leur permettre de rester allongées plusieurs jours suivant l’arrivée de leur bébé. Elles pouvaient ainsi récupérer plus rapidement.
Un peu plus tard, avec la prise en charge des naissances par le monde médical, avec les femmes sur le marché du travail, avec l’urbanisation et l’immigration (distance entre les familles) et plusieurs autres facteurs, ce genre de soutien s’est vu grandement décroître. Et pourtant, l’accouchement n’a pas changé. Il est resté encore un accouchement, un acte naturel de la vie, si incomparablement intense soit-il, qu’auparavant.
C’est après leur propre accouchement que plusieurs femmes ayant ressenti ce besoin de support, d’aide et d’écoute ont décidé d’accompagner les autres femmes, les autres couples dans cette expérience unique. Le soutien des accompagnantes s’adresse autant à la femme enceinte, au père, au bébé in-utéro, au nouveau-né qu’aux enfants aînés de la famille.
L’accompagnante à la naissance est une femme ­possédant une formation et de l’expérience en matière de périnatalité, mais elle n’est pas nécessairement une professionnelle de la santé. Cependant, elle possède toutes les aptitudes nécessaires pour guider le couple vers des choix éclairés, l’écouter, l’appuyer et créer une atmosphère favorable pour lui dans le respect des choix et le non-jugement. Elle est en mesure d’expliquer et de donner de l’information objective sur le processus et les interventions reliées à la grossesse, l’accouchement, le post-partum ainsi que sur l’allaitement. Elle devient une figure de confiance et de référence pour les couples qu’elle accompagne. Elle se doit d’être une personne passionnée, chaleureuse, sécurisante et disponible en tout temps. L’accompagnement n’est pas qu’une simple présence lors de l’accouchement, mais une présence tout au long de la période pré, per et postnatale.
Le fait d’être accompagné amène les couples à être plus autonomes, à avoir moins recours aux interventions du personnel hospitalier et à avoir davantage confiance en leurs propres moyens, en tant que parents en devenir. D’après la Société des Obstétriciens et Gynécologues du Québec, « Des études démontrent que la femme profite davantage de son expérience lorsqu’elle a le soutien continu d’une accompagnante formée qui s’occupe de son conjoint et d’elle. »  Dans la même lignée, d’importants auteurs dans le domaine de la périnatalité tels que Michel Odent, Klaus, Scott, Kennell, ont rapporté, d’après des études, plusieurs avantages à être accompagné :
– Réduction du temps de travail et d’utilisation d’outils comme les forceps et les ventouses.
– Réduction du taux de césarienne.
– Diminution du taux de recours à la péridurale et autres méthodes pharmacologiques dans le but de diminuer la douleur.
– Diminution de l’utilisation d’ocytocine dans le but de ­stimuler artificiellement le travail.
– Observation d’un plus faible taux de dépressions ­post-partum.
– Augmentation de la durée de l’allaitement et du ­sentiment de compétence de la mère.
– Amélioration des liens conjugaux et du lien avec le bébé.

En milieu hospitalier, les accompagnantes sont bien ­acceptées, mais il leur reste encore un peu de chemin à faire avant d’être vraiment perçues comme bénéfiques et ­complémentaires. En fait, elles ne sont pas là pour prendre la place du personnel médical, mais bien pour les aider, être ampliatives à leur travail auprès des couples;  leur faciliter la tâche. Dr. Lysanne Papin écrivait « Les accompagnantes ont un rôle complémentaire à celui des infirmières et ne devraient pas être perçues comme des rivales, mais bien au contraire, comme des alliées pour l’ensemble de l’équipe médicale, cette dernière étant fréquemment essoufflée à cause du manque de personnel souvent endémique dans nos centres hospitaliers. »
Pour ma part, pour avoir accompagné un certain nombre de couples lors de ce magnifique voyage qu’est toute cette période périnatale, je ne cesse d’en être émerveillée à chaque fois. Être témoin de tous ces changements autant physiques qu’émotionnels, de cette force que la femme à en elle, et de cette immense complicité qui uni les couples pour l’arrivée de leur enfant est unique. Merci à ces couples de m’avoir choisie et de m’avoir fait confiance !
« C’est prouvé, la simple présence d’une femme qui croit en la capacité d’accoucher de la maman diminue le stress et facilite l’accouchement. C’est une question de support et de confiance qui crée une énorme différence », explique Hélène Vadeboncoeur, Membre du comité national en périnatalité de l’ASPQ et auteure.

Annie Bouchard, Fondatrice et copropriétaire du centre « La Source en Soi »
Massothérapeute, Formatrice de la méthode Bonapace, instructrice en massage des bébés et des enfants, Consultante enlactation IBCLC et accompagnante à la naissance